Le paradoxe humain… Pas facile ce matin de coucher par écrit mes idées… L’être humain est un être social par excellence, et l’expérience du confinement montre bien combien nous avons besoin de rapports sociaux authentiques et créatifs. Mais ce caractère « social » de l’être humain est aussi un handicap à sa propre réalisation personnelle, en ce sens qu’il est difficile pour un être humain de vivre en dehors des codes et des règles communautaires, sous peine de vivre une certaine forme d’exclusion. Toutes les expériences réalisées sur ce sujet par les psychologues montrent combien il est difficile pour la plupart des personnes « cobayes » de se démarquer d’un comportement collectif, même si ce comportement est incompréhensible ou sans raison objective.
En astrologie, c’est le fameux passage de Saturne – l’être humain devenu adulte, autonome et responsable de lui-même, assumant sa place et ses responsabilités au sein de la communauté – à Uranus, l’être libéré et libérateur, en connexion avec son propre génie, son inventivité, son sens solidaire tout en étant autonome. Avec Saturne, on est dans le respect des cadres, de ce qui a toujours été fait. Avec Uranus, on ose parcourir de nouveaux chemins, inventer d’autres manières de faire, penser autrement.
Dans le Tarot de Marseille, la meilleure illustration de ce libre-penseur, libéré des conditionnements sociaux, est le Mat, qui ressemble plus à vagabond, à quelqu’un qui vit sa légende personnelle plutôt que de se conformer à l’ordre collectif. Il prend donc le risque de son exclusion sociale.
Et l’on retrouve dans ce paradoxe la pensée de Tchouang Tseu : « s’adapter au monde extérieur tout en restant fidèle à soi-même ».
Je vous recommande vivement la lecture du livre de Yu Duan : « Le bonheur selon Tchouang Tseu » chez Belfond. En voici quelques titres de chapitre :
L’horizon peut être petit ou vaste
Se connaître soi-même
On peut toujours se frayer une voie
Parler avec légèreté de la vie et de la mort
état d’esprit et manière d’être.
Vraies questions ?
Plus les jours passent, plus les vraies questions restent sans réponse…
Heureusement le printemps est bien là, et j’ai pu faire hier un bel élixir floral d’aubépine. J’attends que les boutons d’or du jardin se réveillent pour faire pareil… et je pourrais profiter du soleil aujourd’hui pour faire un élixir floral de lilas, ou de pissenlit !
Ceci dit, cette période de confinement est un bon moment pour se retrouver avec soi-même, faire le point sur ce qui donne sens à notre vie, et faire les bons choix pour les jours à venir. Internet permet d’avoir accès à beaucoup d’informations et analyses diverses, pour se faire une opinion personnelle et décider pour soi la meilleure conduite à tenir. Bien sûr, cela demande un peu de discernement, et une culture générale minimum (notamment sur le plan historique, géographique, et ethno-sociologique).
Une incarnation sur terre, c’est comme accepter un voyage en terre inconnue pour découvrir d’autres aspects de la vie, d’autres manières de vivre, d’autres croyances. Cela demande une grande ouverture d’esprit, un curiosité d’enfant qui découvre la vie, et surtout de ne pas sombrer dans l’illusion de la dualité/opposition, mais bien de comprendre que la dualité n’est que la vision qui donne du « relief » à l’Unité.
L’Humanité dispose de trésors de sagesse, tant dans les mythes et légendes des peuples premiers ou des précédentes civilisations, que chez les philosophes et toutes les Traditions spirituelles vivantes et expérimentées. Ce moment de confinement est une incitation à les revisiter, avec un regard neuf et curieux…
S’adapter ou non ?
Tchouang Tseu, philosophe qui a probablement vécu au temps des Royaumes Combattants en Chine, proposait : « Rester fidèle à soi-même tout en s’adaptant au monde extérieur ».
L’essentiel est donc de trouver le juste milieu entre une adaptation nécessaire au monde dans lequel on vit et la pleine expression de nos talents et compétences…